vendredi 13 février 2009

Enseignants chercheurs

Étranges revendications que celle des enseignants chercheurs. À les entendre, le changement de leurs statuts ne pourrait que leur nuire. Je ne prétend pas faire le tour de la question, mais ici aussi, je repart des arguments tenus publiquement par les opposants à la réforme.

Ainsi, ils perdraient en autonomie en étant recruté au niveau des universités! Mais les enseignants doivent-ils êtres des électrons libres sans comptes à rendre? Les universités doivent-elles accepter les yeux fermés les enseignants nommés par les responsables syndicalistes du ministère? Certaines polémiques (révisionnistes) montrent que même les étudiants y trouvent à redire. Au surplus, nombre de CDD et vacations décrétées depuis un ministère inaccessible seraient certainement traités avec plus d'égard en proximité.

Ainsi, ils tomberaient sous la coupe de potentats locaux! Les directeurs d'université, qui sont aussi des enseignants, sont-ils à ce point méprisants pour leurs collègues? Le fait qu'il ne soient élus que pour quatre ans ne les exposent-ils pas à devoir rendre compte s'ils se comportent de manière despotique?

Ainsi Ils ne supportent plus des amphis de 400 élèves? Mais ils ne veulent pas démultiplier leurs heures de cours! Avec moins d'heures de cours par ans que d'heures de travail par mois pour n'importe quel salarié, il devrait y avoir de la marge, même pour faire de la recherche. En dédoublant les heures de cours, les amphis seraient moins chargés au bénéfice des étudiants. Évidement ces heures de cours ne constituent pas leur seule activité autour de l'enseignement, mais il faut les comparer avec les charges des autres enseignants.

Ainsi ils craignent de devoir rendre compte à des ignares qui ne comprennent pas leurs talents? Ils ne veulent êtres évalués que par leurs collègues de même spécialité. Quel orgueil que d'imaginer, à ce niveau de connaissance, qu'un chimiste puisse mépriser le projet d'un philosophe, ou un informaticien celui d'un physicien! Sont-ils les seuls dans leur discipline dans leur université? Serait-ce leur propre regard?

Les enseignants universitaires ne sont pas des professions libérales, mais des fonctionnaires comme beaucoup d'autres et pas des mieux payés d'ailleurs. Permettre aux universités de choisir leurs enseignants relève d'une logique évidente de qualité. Les meilleurs enseignants seront convoités (et peut-être mieux payés, mieux considérés, plus libre dans leurs travaux); la grande majorité pourra librement proposer ses compétences et ses projets; et les moins appréciés seront conviés à chercher d'autres voies, au plus grand bénéfice de l'enseignement, de la recherche et des étudiants. Contester cette évidence, c'est faire l'éloge de la médiocrité.

Bien venu dans le monde réel.

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