mardi 24 avril 2012

Le bon berger

En 2002, le FN était le diable qu'il fallait écraser. Éliminée du second tour, la Gauche, désarçonnée invitait ses électeurs à sauver la république en faisant massivement voter pour M. Chirac. Il est historiquement regrettable que ce dernier, fort de plus de 80 % de voix n'en ait pas profité pour effectuer les réformes indispensables à l'avenir de la France en Europe. 
Mais revenons au FN et en 2012. Si le FN reste dans les discours le diable à éviter, ces électeurs, jadis traités de même, sont devenus des brebis égarées qu'il faut ramener dans le bon troupeau. Le bon troupeau dont chacun des deux candidats se prétends le meilleur berger. Il est vrai qu'aucun n'a la certitude de disposer des réserves de voix lui garantissant la suprématie. Même la Gauche en arrive à considérer les électeurs du FN comme des égarés du peuple de gauche. On croit rêver! 
Ainsi passe le temps. Jadis, les électeurs du FN étaient de mauvais Français à éviter, aujourd'hui des citoyens convoités. 
D'ici qu'ils deviennent pour les mêmes éligibles et ministrables…, car manger avec le diable, même avec une grande cuillère, reste un exercice périlleux. 

samedi 21 avril 2012

Indignation

Il est certain qu'il y a beaucoup de motifs de s'indigner : L'abus de pouvoir des banques, de certains politiciens, de certains fortunés, l'insuffisance de logement, de travail, de ressource, de reconnaissance sociale… 
Mais est-ce suffisant de s'indigner? Est-ce suffisant de clamer qu'il faut tout changer? Est-ce suffisant de défiler? 
Pour changer le monde, l'indignation et la critique ne suffisent pas. Il faut proposer, convaincre et agir. 
Proposer, car sans propositions, pas de projet. Proposer, car il faut confronter les points de vue pour arrêter une perspective de progrès. 
Convaincre, car l'action autoritaire n'est plus un mode acceptable de gouvernance. 
Et agir, c'est-à-dire se mettre en situation de changer le monde en se proposant pour gouverner, au minimum et votant pour celui qui semble le plus apte à infléchir la situation. 
Le pèlerinage des indignés et leur projet d'occupation de l'espace publique ne remplit aucune de ses conditions. Leur indignation se transforme de ce fait en vaine agitation.

mercredi 18 avril 2012

Budget Élyséen

• Le déferlement de diatribes contre l'actuel président me donne envie de rappeler quelques informations de source vérifiables, et notoires, sans évidemment être exhaustif. 

•Jusqu'en 2007, les dépenses de l'Élysée étaient éclatées entre les différents ministères, qui prenaient à leur charge une partie des dépenses de la Présidence : le Ministère des Affaires étrangères payait les frais des voyages à l'étranger, le Ministère de l'Intérieur couvrait les dépenses de sécurité du Président et les voyages (hors diplomatie) et le Ministère de la Défense les charges de transport par avion militaire. De la même manière, les fonctionnaires mis à disposition de la Présidence continuaient à être payés par leur ministère d'origine. Jusqu'en 2007, le budget affiché de l'Élysée ne représentait en fait qu'une partie des dépenses engagées par la Présidence. 
Autant dire aussi que les comparaisons avec les présidents précédents sont impossibles et surtout vides de sens, même si la Cour des Comptes a constaté que cette opération avait conduit à une légère baisse des dépenses consolidées. 

• L'avion présidentiel. 
Est-il utile de rappeler que pour acheter d'occasion un avion long-courrier notre actuel Président a vendu deux avions moyens courrier achetés neufs par celui élu en 1981, lequel ne les a utilisé qu'une fois, préférant louer deux concordes, dont un aménagé spécialement au cas ou un tomberais en panne, même pour seulement traverser la méditerranée. Le tout hors les comptes de l'Élysée. 
Un avion d'occasion capable de répondre à tous les besoins contre deux avions sans capacité de projection et sans oublier la réforme du Concorde hors de prix à maintenir comme à faire voler, je ne pense pas que ce soit une dépense. (source http://cotam0001.com/histoire-des-avions-presidentiels-francais.html). 
Le reste de la flotte d'État est principalement utilisée par les ministères. De plus et jusqu'à la présidence actuelle, ces avions n'émargeaient pas au budget de l'Élysée. 

• Budget de l'Élysée 
Encore une légende à faire tomber. 
En premier lieu, il faut rappeler que la réforme constitutionnelle lancée par l'actuel Président met le budget de l'Élysée comme le traitement du Président entre les mains des Chambres et sous contrôle de la Cour des Comptes. Nouveauté qui le contraint et à laquelle ont échappé ses prédécesseurs. Certains s'en sont émus lors de certaines présidences (chacun se souviendra de certains "frais de bouche"), beaucoup moins pour d'autres (personne n'a osé parler de certains logements loués en ville par l'élu de 1981 pour cacher sa bigamie). 
Il est donc faux de prétendre que l'actuel Président peut dépenser sans compter et s'octroyer le traitement qu'il souhaite. C'est même le premier Président dont le budget est sous un triple contrôle. 
Par ailleurs, il a appliqué à l'Élysée le principe de non-remplacement de la moitié des départs, ce qui a conduit à une baisse des coûts de fonctionnement. Et personne n'aura oublié qu'il a mis fin à la couteuse opération de communication du 14 juillet dans les jardins du château. 
Ensuite, le budget du château inclus l'entretien du bâtiment qui est un monument historique que les prédécesseurs ont assez largement négligé, si ce n'est saccagé (cf les rapports des monuments historiques). 
Chacun aura aussi noté qu'il ne passe pas ses vacances dans les palais de l'État, préférant les résidences familiales, d'aucuns le lui reprochent d'ailleurs.

jeudi 12 avril 2012

Aménagement du territoire

Imaginerait-on de deux compagnies aériennes construisent cote à cote chacune leur aéroport? Que deux producteurs d'électricité tirent chacun leur réseau de transports? C'est pourtant ce qui est en train de se passer à Bourg-en-Bresse. 
Depuis des années le SIEA met en place un réseau de fibres optiques, seul, faute d'être suivi par les autres opérateurs pas intéressés par un territoire à faible densité. Mais voici Orange qui se réveille et revendique le droit de s'installer aussi en ville au nom de la libre concurrence. 
En ville évidemment pour ratisser rapidement alors que le SIEA devrait ramer en milieu rural! Mes lecteurs réguliers savent ce que je pense du financement de la fibre optique par le SIEA avec les taxes locales sur l'électricité. Pourtant, force est de reconnaître sa volonté de faire, et donc de le défendre. 
Il est impensable de laisser chacun creuser routes et trottoirs pour installer son réseau alors qu'un seul, bien dimensionné, est suffisant pour satisfaire tous les besoins. Un seul avec une seule technologie alors qu'Orange persiste à proposer sa solution privée incompatible avec celle des autres opérateurs, malgré les arbitrages des autorités de régulation. 
Il me semble que les réseaux relèvent de l'aménagement du territoire, et donc de la décision des collectivités, selon les règles de la subsidiarité. 
Il est donc urgent que les collectivités territoriales comme l'autorité de régulation arbitrent pour faire respecter le bon sens et l'économie bien pensée.

vendredi 6 avril 2012

Des chiffres qui parlent

Excellent article dans Le Progrès du 5 avril 2012 concernant l'emploi. De quoi aller en chercher plus dans les archives de l'INSEE. Et là, surprise, l'évolution du chômage est pratiquement sans relation avec le nombre d'emplois. 
Ainsi, de 1980 à aujourd'hui, il y a en France ≈ 3,2 millions d'emplois de plus. Avec aujourd'hui 20 millions, il n'y a donc jamais eu autant d'emplois en France, et ce nombre a pratiquement toujours progressé au cours des 30 dernières années (excepté en 1993). 
Mais aussi il y a 3,8 millions de personnes de plus dans la tranche d'âge de 15 à 65 ans avec aujourd'hui 28,3 millions. 
L'écart de plus de 8 millions n'est pas le nombre de chômeurs, contrairement à l'affirmation de certains, car il faut évidemment décompter les étudiants, les retraités, les pensionnés, les rentiers, les personnes qui ont fait le choix de ne pas travailler, etc. 
L'évolution du chômage mesure donc seulement l'inadéquation entre le nombre de personnes qui ont besoin, ou qui souhaitent, travailler et le nombre d'emplois proposés, en aucun cas la destruction du nombre d'emplois. Tout au plus un indicateur de l'évolution de la nature des emplois et du temps nécessaire pour s'y adapter. 
Le chômage est un drame individuel pour le chômeur, mais le nombre de chômeurs n'est pas un indicateur du nombre d'emplois. 
Le reste est discours.



mercredi 4 avril 2012

menace de dictature

"François Hollande précise aussi que les mesures urgentes annoncées entre le second tour de la présidentielle et la fin de la session ordinaire du Parlement, le 29 juin, seront prises pour la plupart par décret." 
Compte tenu des élections législatives en juin, 2e tour le 17, et même en présumant qu'il obtienne une majorité à sa convenance, sans même tenir compte des nécessaires navettes avec le Sénat, il est en effet impossible d'installer la Chambre des Députés et de la faire voter quoi que ce soit avant le 29 juin. 
Or les mesures que M. Hollande veut prendre modifient des Lois que donc seules les Chambres peuvent modifier. 
On ne peu faire plus violent comme gouvernance. 
Autrement dit la dictature et l'arbitraire. Maintenant, nous savons qui est dangereux pour la Démocratie.

mardi 3 avril 2012

Lettre aux candidat : LE MILLEFEUILLE ADMINISTRATIF

Le mouvement est engagé avec la réforme territoriale en cours. Mais il faut maintenant finaliser. Il faut surtout arrêter de réformer sans afficher les vrais objectifs. 
Il est urgent de prolonger la décentralisation en fédéralisant le fonctionnement de la France. Dans une Europe qui ne peu que prendre de plus en plus de pouvoir politique, il faut donner plus de pouvoir aux régions et alléger l'État. 
  • Il faut réduire le nombre de régions à une dizaine. Il est incohérent d'avoir, en métropole, des régions de 2 départements, et surtout des régions qui regroupent moins de 5 % de la population (18 sur 21! http://fr.wikipedia.org/wiki/Région_française). Cela constitue une dispersion et une dilution du pouvoir cause de beaucoup de frais évitables. 
  • Il faut localiser l'éducation. 30 ans après la mise en place des régions, il est incompréhensible que le découpage territorial de l'éducation nationale soit différent de ce découpage politique. Sans rien ôter aux nationales en matière de programme scolaire, il faut organiser l'embauche de l'ensemble du personnel, enseignants compris, au niveau des collectivités responsables des bâtiments. 
  • Il faut officialiser la délégation départementale du conseil régional en donnant à cette dernière le pouvoir économique et la compétence de la solidarité interdépartementale. Il est important d'élargir en effet la solidarité à l'échelle régionale afin que la ville capitale participe à l'aménagement du territoire jusqu'au plus petit village du département le plus rural. 
  • Il est possible d'avoir une représentation raisonnable des communes, voir des hameaux au sein des intercommunalités. Cela relève de la méthode électorale par scrutin de listes représentatives. Il faut maintenant imposer une taille minimum d'intercommunalité et y recentrer les moyens économiques locaux. Il faut aussi faire en sorte que le pouvoir de l'intercommunalité soit partagé et ne puisse être monopolisé par une seule commune, quelle que soit sa taille. 

Que croire

Certes, les plus bas revenus ont réellement des difficultés à boucler leurs fins de mois. Il n'empêche, le fait que les Français battent des records d'épargne est à contre-courant du discours sur la perte du pouvoir d'achat. Ce discours étant régulièrement battu en brèche par les enquêtes et la statistique. 
Je veux bien admettre que le pessimisme ambiant invite à la réserve et donc à l'épargne, si le pouvoir d'achat était vraiment en baisse comme cela est arrivé dans les années 80 et 90, nous devrions avoir, comme à l'époque, une baisse globale de l'épargne. 
Au demeurant, il est symptomatique de noter que dans toutes les enquêtes, lorsque l'on interroge les Français sur leur pouvoir d'achat, la réponse récurrente est “pour moi, cela vas plutôt bien, mais, je plains les autres”. 
Pour être positif, cette épargne étant dirigée vers les assurances vie, elle est pour partie composée de “bon du Trésor”, ce qui rapatrie la dette de la France. 
Il serait temps de sortir du discours pessimiste permanent et de parler un peu de réalité.