lundi 30 novembre 2009

populisme vérifié

J'exprimais il y a peu le risque populiste de la démocratie directe, donc du référendum. C'était pour constater que la perception du citoyen, circonvenu par les bonimenteurs politiques permettait de rejeter des propositions hautement démocratiques et humanistes en s'appuyant sur des vétilles (le plombier polonais, une interprétation fallacieuse de tel ou tel article, …, pour l'organisation européenne)
La votation helvétique sur le minarets confirme cette conviction. Outre le fait que la question est inversée « est-vous contre les minaret ? ». Il fallait répondre oui si on est contre et non si on est pour. Sans prendre les citoyens comme des niais, de l'ambigüité de la question nait l'incertitude de la réponse. Et le cas fut fréquent par le passé.
La démocratie participative permet de prendre en compte l'avis de la population (sans distinction de droit de vote qui plus est) alors que le référendum enjoint aux seuls électeurs de trancher un débat qui, trop souvent, le dépasse.
Sous notre 5e République, les référendums ont tous virés au plébiscite, et qui plus est, rarement en faveur de celui qui l'a initié.
Depuis les dernières présidentielles, la démocratie participative est devenue réalité. Gouvernement, régions, départements, communes, tous ont lancés des débats publics en s'appuyant souvent sur les moyens de l'Internet. Mais dans tous les cas, se sont les instances législatives ou décisionnaires qui ont conclues. Et fort heureusement ce qui a permit de prendre des option circonstanciées.

lundi 23 novembre 2009

1700

Notre Président National parle aujourd'hui devant les 1700 directeurs de Pole-Emploi.
1700. Le nombre me semble astronomique, il est cependant confirmé par de nombreux médias. C'est en moyenne 17 directeurs par département français. Je comprends un peu mieux ou partent les cotisations chômage.
Il est vrai qu'il a fallu faire avec la fusion ANPE-ASSEDIC, sans forcément augmenter les liste de chômeurs, mais l'exemple est symptomatique de la pléthore administrative française. Pourquoi tant de directeurs? Combien de personnel actif par directeur? Aucune entreprise, même de dimension nationale, n'a autant de directeurs pour servir le territoire français. Il est inévitable que dans ces conditions, la justification de la mission passe par la multiplication des réunions, au détriment de la productivité. Dans le même temps, la charge de travail réel dans les agences est telle pour les actifs que les files d'attentes s'allongent.
Je suggère de ne conserver qu'un seul directeur par département (aller, plus un par région) et de rendre le reste à la production. Plus de 1550 actifs supplémentaires à Pole-Emploi (et autant de risque de réunions en moins), cela devrait donner un peu d'air aux services.
Hélas, Courteline est encore vivant.

dimanche 22 novembre 2009

Identité nationale

Il y a décidément des gents qui ont de vrais problèmes avec le vocabulaire.
Alors qu'il est proposé de discuter de l'identité nationale, certains entendent nationalisme, xénophobie, chauvinisme, racisme, …. C'est évidement pour éviter cette confusion qu'un débat est lancé. Refuser le débat est implicitement refuser de faire la différence et entretenir cet amalgame douteux. Ceci rappelle le silence assourdissant, si ce n'est la complicité, du Font-populaire lorsque qu'une certaine presse s'acharnait sur le juif, avec les conséquences que l'on connaît.
Trop longtemps, nous n'avons accueilli des travailleurs qu'avec l'espoir de les renvoyer chez eux après usage. C'était encore hier la polémique avec le plombier polonais.
Réfléchir sur l'identité nationale, c'est justement essayer de comprendre comment notre culture millénaire peu cohabiter sans heurts avec les multiples cultures de ceux qui nous rejoignent. C'est cultiver le respect de l'autre afin d'obtenir de l'autre le respect de soit.
L'identité nationale, ce n'est pas le replis sur soit, c'est au contraire l'ouverture aux autres pour que les nouveaux arrivant se sentent ici chez eux sans nous enfermer chez nous. C'est donc un combat permanent contre toute forme de ghettoïsation, source de repli sur elle-même des communautés. Mais ce n'est pas rejeter les communautés, source de perpétuation des cultures.
L'identité nationale, c'est accepter que dans l'espace de la nation, les lois de la république soit les mêmes pour tous. C'est accepter que la même langue permette de communiquer entre tous, sans interdire que chacun cultive sa propre langue pour garder son histoire.
L'identité nationale, c'est convenir de relations sociales et de mode de vie; c'est dire que le mariage ne peut être que consenti; c'est dire que l'école est un droit; c'est dire que l'enfant est respecté; ….
Refuser d'en discuter, c'est implicitement considérer qu'il faut laisser faire à chacun ce qu'il veut au risque de se voir imposer ce que nous rejetons.

samedi 21 novembre 2009

Mistigri

La taxe professionnelle finance l'AGGLO depuis sa création (pardon CABB, mais je n'ai pas encore compris cette obsession de certains de changer à grand frais les noms ou les logos des collectivités territoriales en prenant le pouvoir. Ainsi, le nouveau logo de la région Rhône-Alpe n'a même pas été pensé pour être visible qui les nouvelles plaques de voiture alors que le précédent aurait été immédiatement identifiable. Cette manie fait penser à ceux qui ont rebaptisé toutes les villes de Russie il y a un siècle.). Donc plusieurs équipes municipales de droite comme de gauche ont su gérer la ville de Bourg-en-Bresse sans cette précieuse manne. Je trouve curieux, voir suspect que, subitement, cette recette manque à l'équipe présente. Or donc, plutôt que de considérer que les conditions économiques actuelles justifient un certain repli dans les projets, certains trouvent plus aisé de vilipender les équipes précédentes, voire de les accuser de dépenses somptuaires. Pour avoir personnellement proposé une suggestion d'amélioration je me suis vu répondre sans ambages “les autres n'ont rien fait de bien, il nous faut tout reprendre”. Et de laisser entendre que L'AGGLO aurait été doté de moyens considérables sans contreparties. Une danseuse en quelque sorte.
Devons nous comprendre que l'AGGLO ne gère rien? La liste substentielle des compétences affichées sur son site (Economie, Tourisme, Aménagement/Corstruction, Habitat/Gens du Voyage/Politique de la Ville, Déplacements, Équipements de loisirs, Environnement, Service aux communes, Carré d'eau, Enseignement Musical) serait donc mensongère?
Chercher à refiler le mistigri par temps de disette semble donc être la tac-tic de certains élus. Ce sera d'autan plus facile que, contrairement au passé, les élus de Bourg en Bresse ont fait main basse sur le pourvoir dans l'AGGLO. Il était tacitement convenu, depuis le regretté Bernard Chanel, que la ville de bourg ne présiderait pas l'AGGLO et n'y serait pas majoritaire au Bureau. Ce n'est plus le cas, ce qui vas permettre à la ville de Bourg-en-Bresse de se débarrasser de ce qui la dérange ou ne l'intéresse plus (le théâtre, la musique, les associations), quitte à conserver ce qui est prestigieux (la médiathèque, …).
Les propos outranciers entendus à l'occasion d'une émission télévisée (C dans l'Air, France 5, 19-11-2009) ne sont pas dignes d'un élu. Peut-être serait-il utile de rappeler à nos édiles qu'ils ne sont pas inamovibles et qu'ils risquent de prendre en retour leurs propres critiques aux sortir des prochaines élections (et de relire Topaze).

dimanche 15 novembre 2009

La parole retournée

Nos personnages politiques ont parfois d'inquiétantes manières de s'exprimer.
« Les militants ne comprennent pas la position de M. Peillon ». Ainsi donc l'ex-future-présidente a sondé les cœurs et les âmes des militants et peut donc s'exprimer en leur nom à tous. Mais qui est donc ce personnage pour ainsi parler au nom du Peuple?
« J'avais toute la confiance de M. Peillon ». Mais alors qui fait confiance à qui pour représenter le Parti? Il me semble que c'est aux militants et à leurs représentants de faire confiance au candidat, et au candidat de mériter cette confiance en étant à leur écoute. En tout état de cause la confiance ne peut être que réciproque.
Ceci me rappelle certains propos de perdants d'après suffrage du style «Les électeurs n'ont rien compris ». Ne serait-ce pas plutôt aux candidats de comprendre le citoyens afin d'obtenir leurs suffrages? Et de s'expliquer pour être justement compris. Ont-ils oublié que justement le suffrage universel consistait à donner la voix au peuple en application de l'affirmation « vox populi vox dei » et d'en respecter la décision.
Ce retournement systématique de la parole est inquiétant à plus d'un titre. Il est très caractéristique des systèmes totalitaires ou le Chef s'autorise à penser, et donc à parler, au nom de Son Peuple. Pour son bien évidement affirme-t-il. C'est sur cette base qu'ont été érigés les Goulags et autres camps de travail.
Il est tout aussi caractéristique de constater que tous ces systèmes qui se sont déclaré agir au nom du Peuple et par idéologie socialiste ont virés au totalitarisme le plus inhumain qui soit (National Socialisme, République Socialiste, République Populaire Démocratique & Socialiste - il faut bien lourdement cumuler les termes pour s'en convaincre soi-même probablement-, …). Faite seulement le tour de tous Ces pays qui se prétendent de pensée socialiste, le résultat est édifiant. Dire que les mêmes se disent généralement libertaires et prétendent défendre la liberté individuelle!

Je suis profondément sociale en pensée comme en action, mais j'ai depuis longtemps une très grande méfiance envers ceux qui se prétendent socialistes pour parler ainsi au nom des autres. L'Histoire a gravé derrière ce mot trop de relents totalitaires, trop de décisions arbitraires, trop de massacres, trop d'injustices, trop de guerres. Ce mot est aussi sanglant que le drapeau qui l'accompagne généralement.

dimanche 1 novembre 2009

La démocratie éparpillée

L’Europe arrive enfin à un niveau d’intégration qui devrait lui permettre de progresser démocratiquement comme socialement.

L’Union Européenne compte près de 500 000 habitants. Il a été demandé à chaque pays, et dans certains à chaque électeur de s’exprimer sur une nouvelle gouvernance de l’Europe. 24 pays sur 27 l’on approuvé sans difficulté. Il aurait été normal qu’en conséquence le traité fût appliqué. Mais trois pays ont tenté le référendum, et la démagogie l’a emporté d’à peine plus de 50%. Ainsi moins de 8% de la population ont risqués de mettre en échec un vaste projet démocratique (en réalité, en ordre dispersé et chacun de leur coté, 6,4% d’européens électeurs français, 1,7% d’Européens électeurs néerlandais, et 0,4% d’européens électeurs irlandais auraient pu mettre à mal ce projet.). Plus grave, un seul homme a bloqué le progrès démocratique et social au nom de sa propre conviction, sa posture et ses dérisoires exigences, et contre la décision de son peuple.

Voici donc mis fin à cette démocratie éparpillée ou l’intérêt, voir l’égoïsme de certains pouvait l’emporter sur la volonté majoritaire.

Certes, il restera quelques domaines ou certains disposeront encore d’une capacité de blocage, mais les pouvoirs de l’assemblée, émanation des peuples, vont devenir palpables et l’Europe vas enfin pouvoir tenir une posture unique dans le concert mondial. C’est le moindre que l’on peu espérer pour continuer à être entendu avec moins de 10% de la population mondiale.

Un vrai progrès qui mériterait d’être gravé dans le marbre et commémoré comme il se doit.