lundi 28 avril 2008

La Poste fait des économies

À grand renfort de communications, La Poste annonce qu'elle va faire des économies d'énergie et réduire ses émissions de CO2 en prévoyant d'équiper son personnel de véhicules électriques, dont certains relèvent plus du gadget que d'outils de travail.
Très bien, mais dans le même temps, La Poste lance des camions sur les routes, abandonne ses bureaux distributeurs au profit de supers centres de tri, renonce au train. À Bourg-en-Bresse, le centre de tri était relié directement au train, il est maintenant à l'autre bout de la ville, ce qui occasionne autant de nouvelles navettes polluantes.
Les bureaux distributeurs (les codes postaux) assuraient la redistribution en local de prêt de la moitié des lettres, et les facteurs partaient de là pour leur tournée (que beaucoup faisaient encore en vélo). Maintenant, tout est regroupé à des dizaines de kilomètres sur de nouveaux centres d'où partent la plupart des facteurs (qui font chacun donc, dans l'autre sens, autant de kilomètres supplémentaires et doivent donc être motorisés)
Et vous parlez d'économie d'énergie?

samedi 26 avril 2008

Gosses de riches

De (et non pas les) futurs travailleurs sociaux manifestent pour ne pas devoir être payés durant leurs stages. Le monde à l'envers si l'on considère le nombre de stagiaires exploités par les employeurs. L'argument serait que les associations seraient trop pauvres pour les rémunérer.
Qui sont-ils pour déjà juger de la pauvreté ou de la richesse des autres, et des associations en particulier? Ce préjugé n'augure rien de bon quant à l'impartialité dont ils devront faire montre dans leurs futurs emplois.
Personnellement président d'une association susceptible de les employer, je trouve leur préjugé insultant. D'une part parce que ne pas faire de bénéfices n'interdit pas une saine gestion permettant de dégager des excédents en vue de l'amélioration et du développement des services, d'autre part parce que leurs futurs employeurs ne seront pas que des associations, mais aussi des collectivités territoriales et même des sociétés commerciales.
Et si certaines associations sont aussi pauvres qu'ils le prétendent, rien n'interdit aux stagiaires leur restituer cette indemnité sous forme de dons.
Cette manifestation ne concerne manifestement que des gosses de riches (très peu nombreux au demeurant pour devoir drainer 5 départements afin de tenter de faire foule) qui n'ont aucun sens des réalités, ce qui n'augure rien de bon quant à leur futur comportement professionnel.

mardi 15 avril 2008

Le coût des lunettes

Il est facile de créer du buzz sur n'importe quel sujet, et de s'offusquer des idées du gouvernement.
Remettons les éléments à plat pour ce qui concerne la prise en charge des lunettes par la sécurité sociale par un exemple personnel avec de nouvelles lunettes remplacée en mars 2008 :
Monture 131€, verres progressifs 252+264€ total 647€.
La sécu prend en charge 20,53€, soit 3,2% du prix tarif, ce qui ne m'aurait pas manqué.
Merci à la mutuelle qui laisse à ma charge 289€ et prend donc en charge 52%, 16 fois plus de la Sécu.
Remplacée tout les 5 ans, mes lunettes me coûtent moins de 5€ par mois pour voir net.
Il est certain que je n'ai pas choisi les montures et les verres les économiques, même si j'ai choisi un centre optique mutualiste.
La vraie question du prix des lunettes est certainement chez les opticiens, et des fabricants de verres et de montures qui ne se privent pas d'une une publicité que l'on pensait interdite pour les produits pris en charge par la Sécu. Comment peuvent-il offrir une 2e, voir une 3e monture pour 1€ sans marger outrageusement les premières lunettes? 
À partir de cette réflexion, il devrait être possible de diviser par 2, voir beaucoup plus le coût des lunettes. Il suffit de chercher hors de France pour s'en convaincre.

mardi 8 avril 2008

À côté de la cible

Je soutiens les Tibétains dans leur exigence de reconnaissance. Le retour du Tibet dans l'empire chinois impliquait la constitution d'une province autonome. Le comportement colonialiste au Tibet du pouvoir chinois (qui n'est pas le peuple chinois) est inacceptable dans le monde actuel. Manifester contre cette attitude est donc légitime.
Mais c'est bien contre le pouvoir chinois qu'il faut manifester. Que les Tibétains utilisent les Jeux Olympiques comme caisse de résonance ne justifie en rien les actions et exactions contre cette manifestation sportive et de fraternité mondiale.
À l'exemple des Tibétains, nous devrions au contraire utiliser cette caisse de résonance plutôt que de la combattre. La Chine est au premier plan de la communication avec les JO, c'est donc une occasion rêvée de mettre une pression maximum sur ses dirigeants. Mais répondre à la violence politique par une violence contre des sportifs est inacceptable à mes yeux.
Il nous faut être massivement présent à Pekin pour y manifester (pacifiquement et sans autre provocation) notre désapprobation publique contre le pouvoir chinois.
Il nous faut être présent de même en permanence devant les ambassades et consulats chinois de par le monde pour montrer notre détermination.
Il nous faut afficher partout notre sympathie aux Tibétains.
Il faut donc soutenir les JO pour soutenir les Tibétains.

samedi 5 avril 2008

vous avez dit "rigueur"?

Pour Larousse, "rigueur" dans le contexte économique visé signifie "grande exactitude, exigence intellectuelle". Et le contraire de rigueur, dans le même contexte est "laxisme". Je laisse donc à ceux qui accusent le gouvernement de mettre en place des mesures de rigueur la responsabilité de leur propos et de leur comportement.
Il est vrai que ce sont les mêmes qui ont employé le mot "rigueur" pour réaliser en 1983 une opération de casse sociale sans précédent :
- interdiction de l'indexation automatique des retraites et des salaires de l'évolution des prix (à une époque ou l'inflation tournait à 2 chiffres), à l'exception du SMIC;
- déconnection de l'allocation logement de l'évolution des loyers;
- blocage des allocations familiales.
- élévation des taux d'intérêt conduisant au blocage de la construction et à l'aggravation d'un chômage déjà conséquent;
- et d'autre mesures du même tonneau qu'il est trop long d'énumérer.
Toutes mesures prises en augmentant de déficit de l'État, en portant sa dette au niveau de son budget et le nombre de fonctionnaire au niveau que nous connaissons.
Alors, évidemment, le mot "rigueur" leur rappelle de très mauvais souvenirs.
La réforme actuelle de l'État relève d'une exigence intellectuelle qui honore le gouvernement en place et qui n'a rien à voir avec les mesures de 1983. Et pour ceux qui considèrent que la situation est déjà assez difficile pour ne pas en ajouter, je pense au contraire qu'elle est suffisamment catastrophique pour en justifier l'urgente nécessité.
Formulons le vœu que les citoyens le comprennent et que ces réformes aboutissent.

mardi 1 avril 2008

Éducation nationale

Manifestation d'élèves des collèges et lycées "contre la suppression de postes". Manifestation soutenue par "une certaine catégorie d'enseignants". Manifestation de mineurs; qu'en pensent les parents?
Petit passage sur le site Internet du Ministère de l'Éducation Nationale : Pour 12 111 900 élèves de la maternelle au baccalauréat, il y a 884 021 enseignants. Même un élève de primaire comprendra que l'on compte 13,7 élèves par enseignant.
Autre calcul : le non remplacement de 11 200 enseignants (-1,3%) porte l'accueil à 13,9 élèves par enseignant. Même pour une hypothétique classe de 40 élèves, c'est moins d'un élève de plus. Pas de quoi descendre dans la rue.
Donc si certaines classes comptent 40 élèves, nous ne sommes pas confronté à une insuffisance d'enseignants, mais à une très grave et scandaleuse carence d'organisation. En effet, et dans le pire des cas, il suffit de dédoubler une classe de 30 élèves pour se rapprocher de la moyenne.
Question : ou sont les enseignants? Il est très probable que certaines fonctions qui leur sont imposées pourraient être assumées par d'autres.
En ces temps de "démocratie participative" et "de services de proximité", je ne vois qu'un remède à cette gabegie : la décentralisation, d'autant que l'éducation nationale est le seul organisme à ma connaissance dont des fonctionnaires d'état squattent des locaux des collectivités territoriales et y font la loi au mépris des élus locaux. Il est urgent de confier aux échelons responsables des établissements le soin de recruter et gérer le personnel, enseignants compris (primaire aux communes, collèges aux départements, lycées aux régions).
Et que l'on ne me dise pas que c'est la fin des programmes scolaires et de l'école pour tous; les établissements privés sous contrats n'agissent pas différemment, et l'on connaît la différence.
Penser globalement, agir localement.