dimanche 29 juin 2008

gestation pour autrui

Il est vrai que la prostitution n'est pas interdite par la loi, mais à ce jour elle se limitait à la sexualité. L'étendre à la procréation me semble être une étape nouvelle et difficilement supportable. Le projet de proposition de certains sénateurs de "gestation pour autrui" est, à mon sens, totalement à contre-courant des tendances actuelles en matière de respect et de protection des personnes.
Certes, il ne s'agit que d'une proposition, et donc une ouverture au débat. Débattons donc.
Les lois ne doivent pas s'écrire pour satisfaire tel ou tel, ou pour légaliser une pratique devenue courante sans une très large concertation. À ce compte, il faut légaliser, en vrac, les excès de vitesses et la pédophilie.
Certes, il est possible de citer l'Ancien Testament pour justifier une telle proposition. Nous revoici cependant confronté à la notion de parenté biologique que la législation actuelle ne considère qu'exceptionnellement (cas de recherche en paternité), voir gomme totalement (accouchement sous X).
Légaliser la "gestation pour autrui", et donc en faire un objet de commerce, me semble une amorce de marchandisation du vivant, pire de l'Humain qui dépasse de beaucoup la prostitution.
Argumenter sur les problèmes de parentalité biologique me semble de même nature que le récent procès pour défaut de virginité. C'est faire de la transmission du patrimoine génétique une condition fondamentale et ramener l'Homme dans sa condition la plus animal.
Si l'on ajoute le nombre d'enfant en instance d'adoption et donc en mal de parenté, il nous semble qu'il y ait d'autres priorité.

jeudi 26 juin 2008

l'âge du capitaine

Évidemment, l'évolution de l'espérance de vie n'a aucun rapport avec la pénurie de logements. Quoi que …. C'est pourtant dans un travail de l'université de Paris-Dauphine que l'on découvre, qu'outre le fait qu'on ait évité de construire 200 000 logements par an entre 1982 et 2001 (soit les 2 millions de logements qui manquent), l'espérance de vie des retraités est passé de 10 ans en 1980 à 25 ans ses jours. Si l'on tiens compte du départ en retraite 5 ans plus tôt, c'est tout de même au moins 10 ans d'espérance de vie supplémentaire.
Évidemment, ceci n'a aucun lien avec le financement des retraites, puisque l'information concerne les logements.
Évidemment, ceci est sans rapport avec la durée totale du travail qui est passée de 98 000 à 72 000 heures pour une vie de travail entre 1981 et 2000. Une paille pour financer le doublement de l'espérance de vie de retraités de plus en plus nombreux (et ce n'est pas fini, ni pour le nombre, ni pour l'espérance).
Alors, évidemment, l'emploi des seniors n'est pas non un problème, le gaspillage de leurs compétences non plus (il est vrai que pour virer les vieux, les syndicats ont signé des deux mains avec les patrons).
Evidemment, tout ceci n'est que médisance gouvernementale pour démanteler le droit du travail et ponctionner le travailleur.

simplification administrative

L'administration (je ne vise évidemment pas les fonctionnaires chargés d'appliquer les directives) n'est décidément pas à court d'imagination pour simplifier la vie des citoyens et des entreprises. Les nouvelles relations avec la Direction Départementale du Travail de l'Emploi et de la Formation Professionnelle (DDTEFP) passent obligatoirement par messagerie électronique. Mais pour que l'information soit effectivement prise en compte, il est obligatoire d'envoyer aussi le même message par lettre postale. Et bien sur la lettre postale seule est insuffisante et implique la confirmation par messagerie électronique.
Est-ce pour ménager à la fois leurs collègues de La Poste et le feu FranceTélécom?
Est-ce au nom des très promises démarches de simplification administratives?
Courteline en rit encore.

dimanche 15 juin 2008

La victoire de la démagogie

La démagogie vient de remporter une grande victoire. Le NON franc des Irlandais au Traité de Lisbonne démontre largement que le référendum est la meilleure arme des démagogues de tous poils. Entre les anti-avortements, les "anti parce que je suis contre", les "notre liberté d'abord" et les "c'est pas assez social", c'est à qui en ajouta une couche pour rejeter le projet sur une lecture tendancieuse, voir fallacieuse de tel ou tel article du texte proposé.
À tous ceux refusant le verre à moitié vide, je voudrai dire que le verre à moitié plein aurait suffit à étancher la soif de beaucoup plus encore, quitte à retravailler par la suite tel ou tel aspect du projet. Rien n'est jamais gravé dans le marbre, ni les traités, ni les suffrages. Les petits pas bien assurés valent certainement mieux qu'un grand soir. C'est ce que fait l'Europe depuis le début, et il est urgent de continuer.
Et que dire de ceux qui considèrent les autres comme des crétins en affirmant : "98% des Irlandais sont incapables de comprendre un tel texte". Est-ce à dire quel seul 2% de ceux qui ont voté l'ont fait en connaissance de cause?
Qu'une certaine gauche française crie victoire relève autant de la forfanterie que de la récupération hâtive tant ce vote ne reflète pas un "NON de gauche".
Il est tout aussi évident qu'il est déraisonnable de vouloir une réponse par OUI ou par NON à un texte de 30 pages. Nous voilà donc bien au-delà des limites de la démocratie directe. Ce n'est pas pour rien que toutes les démocraties élisent des Parlements. Par ce fait, nous déléguons à des chambres sensées délibérer dans la sérénité pour adopter des lois dans l'intérêt général. Ce n'est pas un déni d'intelligence du citoyen que de l'affirmer, c'est au contraire une grande défiance envers certains tribuns à même de le tromper (L'Histoire en est pleine). Les parlements, s'il sont libres, sont les modérateurs de la démocratie, et seuls à même de conduire des projets aussi complexes que la construction européenne.

dimanche 1 juin 2008

Mariage annulé

L'information a surpris tout le monde et en a indigné beaucoup (Je n'ai cependant pas entendu de propos raisonnés) : Un tribunal français a annulé un mariage à la demande d'un jeune marié au prétexte que sa conjointe n'était pas vierge avant la nuit de noces.
Si je trouve la décision discutable sur le fond, je pense que la forme s'imposait.
Comment en effet considérer recevable en droit français une telle demande que rien ne justifie actuellement. Historiquement, et y compris en Europe, la virginité au mariage permettait de s'assurer de l'absence de certaines maladies, s'appliquait d'ailleurs généralement aux deux futurs conjoints et était censée assurer à l'homme la garanti de paternité (la précocité des mariages facilitant la chose). Les techniques médicales permettent aujourd'hui de s'exonérer de cette contrainte en apportant les mêmes garantis. Aucune des religions du Livre n'affiche aujourd'hui une telle exigence.
Je pense cependant que les juges ont eu raison de décider la séparation. Comment en effet ne pas craindre pour la sécurité de la femme face à un homme aussi primaire? Il me semble cependant que j'aurais motivé différemment cette décision en considérant la femme comme victime de discrimination et imposé à l'homme les conséquences de cette rupture.
En somme l'arroseur arrosé.
Je souhaite que les instances judiciaires ne restent pas sur ce dénie de respect de la personne.