jeudi 25 mai 2017

Main basse en prud’homie

Afin de satisfaire des organisations syndicales et patronales qui refusent de se voir quantifiées officiellement par les élections, comme c’est le cas depuis que les Conseils de Prud’hommes existent, le pouvoir a admis, au prétexte que l’organisation d’élection coutait trop cher (un sens affirmé de la démocratie que chacun appréciera) le comptage indirect et discret, pour les salariés, les élections dans les entreprises, pour les employeurs un ratio entre le nombre d’entreprises adhérentes et le nombre de leurs salariés.
Pour les organisations syndicales des salariés, il semble que cela se soit bien passé.
Concernant les représentants des employeurs, c’est une tout autre affaire. En effet, comment expliquer que les employeurs de l’Économie Sociale (associations, coopératives, mutuelles…) qui rémunèrent 710 000 emplois privés (11 %) et représentent 17 000 sociétés se voient crédités de 1,47 % des conseillers prudhommaux, à peine plus que les particuliers employeurs (36 000 employeurs pour presque autant de salariés).
Résultat, alors que les élections de 2008 avaient crédité les employeurs associatifs de 476 conseillers, il n’y en aura plus que 114 en 2019 selon les décomptes ministériels.
Il est incontestable que certains ont trouvé une solution pour faire main basse sur les postes. Un véritable camouflet pour les employeurs bénévoles engagés depuis des lustres dans cette noble mission de rendre justice.
L’avenir est sombre pour les bénévoles employeurs qui risquent d’être jugés comme des patrons de l’industrie sans égard pour leur engagement social.