jeudi 30 juillet 2009

Contribution Climat Énergie

C’est évidemment une mauvaise nouvelle pour “le consommateur ordinaire”, celui qui ne se préoccupe pas de la vraie valeur des choses et pour qui “le moins cher est le mieux”. C’est aussi une mauvaise nouvelle pour les plus bas revenus pour qui toute hausse des coûts devient une réelle contrainte.
C’est aussi l’occasion de constater un florilège de “bonne raison” de la refuser :
Les opposants considèrent que c’est un impôt de plus sans contrepartie. Un impôt injuste car non progressif. Comme si la progressivité de la ponction était un signe de démocratie ? Nous sommes un des rares pays à le pratiquer, et seulement sur l’IRPP qui ne concerne plus que la moitié de la population. Les plus gros consommateurs sont bien les plus gros revenus qui disposent des plus grands logements et des voitures les plus puissantes.
Un impôt qui frappe à la campagne plus qu’à la ville, comme si c’étaient les plus mal lotis qui décidaient de s’isoler à des dizaines de kilomètres de leur lieu de travail urbain.
Curieusement, personne ne constate que si cette contribution frappe les carburants et autres combustibles fossiles, elle s’ajoute à une plantureuse TIPP pourtant destinée dès sa création à nous dissuader de consommer.
S’est-on autant ému en 2007 de la hausse du prix des matières premières ont sérieusement ponctionner tous les revenus ? Juste pour constater que l’on n’y pouvait rien et qu’il faudrait prendre des mesures compensatrices (hausse des revenus, baisse des taxes, …). Mais aucun n’a prévu que cette hausse serait un des moteurs de la crise économique et financière mondiale.
Depuis 35 ans, nous savons que les énergies fossiles sont épuisables et que leur usage immodéré nuit gravement à notre unique petite planète. Mais depuis ! Mais depuis 35 ans, nous raisonnons comme si c’était aux autres d’agir en se serrant la ceinture (au sens propre d’ailleurs dans certains pays étranglés par le prix des énergies).
Certains critiquent la politique de diversification des énergies lancée dans les années 70 la France, refusant le nucléaire sans contreparties alors qu’il nous assure , sans CO2 et avec les barrages l’essentiel de notre électricité à un prix encore sans concurrence. Certains prônent la décroissance sans chiffrer la population à supprimer pour y parvenir.
La Contribution Climat Énergie est un des multiples volets du grand Grenelle de l’Environnement, avec les crédits d’impôts aux investissements réducteurs de consommations et ceux d’engagement dans les énergies renouvelables, avec la disparition de certaines ampoules à incandescence, avec le bonus malus énergétique sur les véhicules, ….
Je suis chagriné de devoir subir une autre taxe sur mes consommations d’énergies, mais je continuerai à rechercher le véhicule qui correspond le mieux à mon usage avec la moindre consommation, je continuerai à améliorer mon habitat pour réduire encore et toujours ma dépendance énergétique.
Mon souhait, et pourtant, comme retraité dans la moyenne, je n’en serai certainement pas bénéficiaire, est que cette contribution soit redistribuée en compensation vers les personnes les plus dépendantes des énergies fossiles, et en aide au développement des énergies renouvelables. Je souhaite que cette CCE, la TIPP, ainsi que les 12% de taxes locales ponctionnées sur les consommations électriques soient utilisés à la promotion des énergies renouvelables. Actuellement, ce pactole est une danseuse électorale dans de nombreux départements, son but initial d’électrification rurale est atteint depuis des décennies. Les Syvu qui la gèrent rivalisent d’imagination pour le consommer : réseau gaz, nième réfection de réseau, Internet haut débit, et toutes choses n’ayant plus aucun rapport avec l’objet initial.
Cette CCE est, à mon sens indispensable, et si l’actuelle opposition était au pouvoir elle l’aurait aussi mise en place, ne serait-ce que pour satisfaire leur alliés écologistes.

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