mercredi 19 mai 2010

Faire payer les riches

Faire payer les riches est le maître mot d'une opposition bien pensante, et surtout très démagogique. Faisons un petit point de la situation fiscale en France :
  • Les taxes sur la consommation sont à 2 niveaux : réduit (2,1% ou 5,5%) pour les produits de première nécessité (principalement alimentation et culture!), normal (19,6%) pour les autre produits. Les plus modestes sont donc en partie épargné, les plus gros consommateurs les plus sollicités. En effet, les plus aisés consomment beaucoup plus, et nécessairement au delà des produits de première nécessité. À noter que si la taxe de luxe à 33% a disparue, elle frappait alors principalement les voitures et la musiques. La TVA est de toute manière la plus injuste des taxes, mais c'est aussi la plus indolore, celle que l'on paye chaque jours sans en avoir réellement conscience.
  • Les impôts locaux sont propositionnels aux propriétés et aux biens détenus ou occupés. Ici encore, les plus modestes sont pas nature plutôt peu taxés en se limitant à leurs strictes besoins, les plus démunis étant même exonérés, les plus fortunés d'autant plus taxés qu'il sont propriétaires de biens souvent sans commune mesure avec leur strictes besoins. Taxer l'habitat et les propriétés selon les mêmes règles que l'IRPP comme le suggère certains risquerait d'avantager les plus aisés.
  • Les impôts directes sont progressifs avec les revenus. Encore faut-il compter avec la plus importante niche fiscale, celle qui exonère la moitié de la population. Ainsi un couple sans enfants ne paye l'impôt qu'à partir de 20 000 € de revenus (1,5 SMIC), avec 33 000 € (le revenus moyen en France, et le mien par hasard) il payes 1 981 € (6%), avec 200 000 €, 63 075 (31,5%). Le moins que l'on puisse dire, est que les plus aisés sont largement mis à contribution.
  • Je passe sur les quelques impôts qui ne touchent que les plus fortunés (ISF, transactions boursières, …)
  • Reste les multiples niches fiscales dont beaucoup peuvent profiter à tous par le principe du crédit d'impôt, mais le fameux bouclier montre que certains pouvaient reverser plus de la moitié de leurs ressources en impôt directes. Le discours démagogique qui pointe du doigt le remboursement du trop-perçu, comme un chèque-cadeau sans mentionner le montant de la contribution a quelque chose d'irritant et de profondément injuste.
Il semble bien que de longue date, les plus aisés soient largement mis à contribution. Je considère que c'est justice, et rabâcher en permanence qu'il faut faire payer les riches laisse à penser qu'ils seraient épargnés, ce qui est manifestement faux.
Maintenir encore aujourd'hui le discours de Karl Marx est totalement archaïque.
Ceci n'interdit pas de suggérer quelques améliorations.
Je serait assez partisan de faire payer l'IRPP au premier euro gagner car payer l'impôt est un acte citoyen, en être exonéré me semble un privilège, et la révolution a supprimé les privilèges. Il faudrait probablement trouver une contre-partie comme une baisse de la TVA réduite ou de meilleurs prestations sociales.

2 commentaires:

mogu a dit…

avez-vous reçu mon commentaire de ce jeudi 19/05? En gros, je déplorai comme vous cet acharnement à faire payer les riches ,ce qui est normal en soit, sans pourtant nier que dans un pays oû il y a des riches, les retombées vers les moins fortunés sont toujours intéressantes de même pour une entreprise à l'aise en trésorerie les salariés les investissements sont toujours bénéficiaires.
Sur le plan fiscalité, je posai la question de la retenue à la source?

jlg47 a dit…

Plus les personnes gagnent plus elles font appel de les services multiples (services à domicile, service de jardinage, entretien des véhicules) et consomment beaucoup (restaurants, loisirs golf, voyages), renouvellement souvent leurs équipements (ménager,véhicules, …) tous générateurs d'emplois. Vouloir limiter les revenus les hauts revenus conduit donc immanquablement à supprimer nombre d'emplois industriels et de services.

La retenue à la source est un autre sujet, tout aussi intéressant. Il a 3 aspects :
- Le premier est la réduction de la la fraude, car la retenue à la source ne peu tenir compte des abattements et autres avantages lié à telle ou telle situation, et le contribuable à donc intérêt à déclarer pour être remboursé du trop versé.
- Le second en découle, le personnel du fisc est bien vu car il rembourse au lieu de paraître ponctionner.
- Le troisième est avantageux pour l'état, car il encaisse plus qu'il ne doit et se fait de la trésorerie avant de rembourser. Peut-être un des secrets du fisc germanique. Probablement une des raisons du projet en réflexion, d'autant que le faire après une année de déflation permet de faire avantageusement l'impasse économique d'une une mauvaise année fiscale.