mardi 11 novembre 2008

Jusque 70 ans, si je veux

Il est décidément trop facile de déformer les informations pour le plaisir de noircir le tableau et entretenir le cœur des pleureuses, les lamentations des éternels insatisfaits et les discours des opposants par principe.
Le projet de loi concerne l'interdiction faite aux employeurs de mettre en retraite d'office (donc sans son consentement) un salarié avant 70 ans (le projet initial avait même supprimé toutes limites, comme au Royaume-Uni!). Il n'est ici nullement question d'obliger quiconque à travailler jusque-là. Il est toujours possible de faire valoir le droit à la retraite à partir de 60 ans. Les générations à venir apprécieront de ne pas devoir se contenter d'une retraite partielle par décision arbitraire des employeurs, avec 42 ou plus de cotisation pour une retraite pleine.
Il me semble que le projet concerne surtout ceux qui, pour des études longues, pour avoir suspendu leur activité (maladie, éducation des enfants, volontariat international, …) risquent de ne pas avoir une retraite (pleine, satisfaisante, suffisante, …, Rayez les Mentions Inutiles) à 60 ou 65 ans et se sentent suffisamment vaillants pour poursuivre.
Le projet n'est pas d'imposer de travailler plus longtemps, mais la possibilité de travailler plus tard pour ceux qui ont commencer plus tard, justement.
De plus, il faut arrêter l'hypocrisie qui consiste à imposer un départ en retraite pour autoriser ensuite une reprise à temps partiel, ou une création de micro entreprise (c'est mon cas, car, à mon sens, ne plus avoir d'activité social quant on est en pleine forme est se comporter en parasité de la société), ou du travail "dissimulé".
Ne pas oublier que la seule richesse créée est celle issue du travail, tout le reste n'est que recyclage.
Pour ceux qui pensent que c'est priver de travail les jeunes, je rappelle que :
  • La France est le pays qui a à la fois le moins de jeunes comme le moins de seniors au travail; que la mise à la retraite constitue une perte de revenus de ≈30% pour les salariés du secteur privé (petit rappel pour les trop nombreux décideurs qui ne connaissent que la fonction publique) , et donc autant d'activité économique en moins, donc autant d'emplois perdus, …. Le travail des seniors est l'activé des jeunes. Le travail des seniors est aussi le pouvoir d'achat des jeunes, car cette activité réduit d'autant les ponctions nécessaires au payement des retraites.
  • Pour ce qui concerne les jeunes au chômage, le pourcentage annoncé ne concerne que ceux qui ne sont plus scolarisés, or nous sommes un des pays ou la scolarité est la plus longue. De fait, annoncer 24% de chômage pour les jeunes (population de 16 à 25 ans) correspond à ≈ 10% de jeunes effectivement au chômage compte tenu du nombre de jeunes scolarisés. Excusez de l'écart. C'est évidement encore trop, mais est plus conforme à la réalité. Ici encore, les informations sont insatisfaisantes car trompeuses.

6 commentaires:

Didier a dit…

Bonjour Monsieur Guyot
Je reviens toujours avec le même plaisir lire vos billets. Votre analyse est, comme toujours, complètement erronée.

En effet, ce projet de loi mentionne bien qu'il s'agit d'un droit et non d'une obligation. Cela relève donc d'un choix de société. Comme vous le spécifiez, pourquoi avec l'allongement de la durée des cotisations une personne ne pourrait pas travailler jusqu'à 70 ans pour avoir droit à la retraite au taux plein.

Pour ma part, mon choix de société est plutôt celui-ci : pourquoi n'aurions-nous pas le droit à la retraite à taux plein après 37,5 années de cotisation ?

Cela permettrait à de jeunes retraités de pouvoir s'investir dans le bénévolat, dans le tissu associatif ou simplement de mettre son ventre au soleil si c'est leur choix.

Et ne me dite surtout pas qu'il n'y a pas assez d'argent dans les caisses pour financer les retraites, car je vous rétorquerez immanquablement que de l'argent il y en a, il suffit de voir l'importance des profits des sociétés (voir juste le bilan de Total pour le premier semestre 2008). Donc taxer ces profits relève bien d'un choix de société.

La volonté du gouvernement de permettre à une personne de travailler jusqu'à 70 ans va de paire avec sa volonté de réduire les retraites. Une personne arrivant à 60 ans et ne touchant que quelques centaines d'euros de retraite devra travailler jusqu'à 70 ans s'il veut survivre ; cela deviendra donc une obligation vitale et non du volontariat.

Vous-même Monsieur Guyot, je vois dans votre présentation que vous êtes très actif dans le milieu associatif : si vous n'étiez pas à la retraite, pourriez-vous vous investir autant ?

Ne pas confondre retraite et "oisif vivant au crochet de la société" (encore que, pour ma part, je pense qu'après 37,5 années de travail, on a le droit à être oisif si c'est notre souhait)

Cordialement.

jlg47 a dit…

Pour le plaisir de la contradiction.
Je maintien mon analyse, d'autant plus que j'ai toujours (depuis mes débuts dans le scoutisme avec les louveteaux) eu une vie associative. La retraite ne change rien à l'affaire, et le nombre de bénévoles "parce qu'ils sont en retraite" est bien faible face à tous ceux qui s'engagent avant d''être désœuvrés. La vie associative est un engagement personnel face à des convictions, pas pour ne pas s'ennuyer.
Quant à l'argent des sociétés, c'est vite oublier le sens mutualiste des retraites par répartitions, mais c'est un autre débat que j'évoque par ailleurs.

cordialement.

jlg47 a dit…

vous avez dit 37,5 ans de travail pour le droit à l'oisiveté?
Mais, mon cher Didier, en 1946 ceci correspondait seulement au nombre d'années de cotisation pour avoir droit à une retraite pleine, pas au nombre d'années de travail. Il fallait alors attendre 65 ans pour faire valoir ses droits à la retraites, comme il faut aujourd'hui 60 ans dans le secteur privé.
Comptez bien :
• Pour un travailleurs qui avait commencé à 14 ans, c'était 51 ans de labeur obligatoire sur une base de 40 heures par semaines (et je fait grâce des heures supplémentaires, largement obligatoires à l'époque pour conserver son travail), 48 semaines par an. 97950 heures de travail pour un droit à la retraites … pour une espérance de vie de 65 ans à l'époque pour les travailleurs.
• Nous sommes bien chanceux, maintenant, même avec 41 ans de travail à 35 heures pour 47 semaines, soit 67445 heures de travail avant de prétendre un repos tout aussi bien mérité, avec une espérance de vie au delà de 80 ans.
Travailler un tiers en moins pour vivre 20 ans de plus, pauvre de nous.

Évidement la présentation est un peu biaisée, mais quel plaisir de savoir que la vérité agace!

N'oublions pas non plus que les pensions et retraites ne sont que des salaires différés, issus de nos cotisations (le biais de la répartition entre employeur et salarié est du foutage de gueule, tout ceci étant de du coût salarial), et donc de salaires que nous ne touchons pas immédiatement, mais que les entreprises intègrent immédiatement dans les prix des produits.

Cordialement

jlg47 a dit…

vous avez dit 37,5 ans de travail pour le droit à l'oisiveté?
Mais, mon cher Didier, en 1946 ceci correspondait seulement au nombre d'années de cotisation pour avoir droit à une retraite pleine, pas au nombre d'années de travail. Il fallait alors attendre 65 ans pour faire valoir ses droits à la retraites, comme il faut aujourd'hui 60 ans dans le secteur privé.
Comptez bien :
• Pour un travailleurs qui avait commencé à 14 ans, c'était 51 ans de labeur obligatoire sur une base de 40 heures par semaines (et je fait grâce des heures supplémentaires, largement obligatoires à l'époque pour conserver son travail), 48 semaines par an. 97950 heures de travail pour un droit à la retraites … pour une espérance de vie de 65 ans à l'époque pour les travailleurs.
• Nous sommes bien chanceux, maintenant, même avec 41 ans de travail à 35 heures pour 47 semaines, soit 67445 heures de travail avant de prétendre un repos tout aussi bien mérité, avec une espérance de vie au delà de 80 ans.
Travailler un tiers en moins pour vivre 20 ans de plus, pauvre de nous.

Évidement la présentation est un peu biaisée, mais quel plaisir de savoir que la vérité agace!

N'oublions pas non plus que les pensions et retraites ne sont que des salaires différés, issus de nos cotisations (le biais de la répartition entre employeur et salarié est du foutage de gueule, tout ceci étant de du coût salarial), et donc de salaires que nous ne touchons pas immédiatement, mais que les entreprises intègrent immédiatement dans les prix des produits.

Cordialement

Didier a dit…

Monsieur Guyot, je lis assez régulièrement vos contributions non parce que je partage vos analyses (mais ça vous l'avez compris), mais parce que vos positions sont toujours bien argumentées.

Il s'agit donc bien d'un débat de société : Sommes-nous obligés de travailler plus pour vivre décemment ?

D'un point de vu strictement capitaliste, la société produit suffisamment de richesse pour subvenir aux besoins de l'ensemble de la population mondiale. Pour preuve, ces dernières semaines le montant des sommes investies dans le sauvetage de la finance mondiale couvrirait l'ensemble de la dette des pays du tiers monde et permettrait à l'ensemble de la population mondiale vivant en dessous du seuil de pauvreté d'avoir un revenu décent. Pour ma part, je m'interroge sur la nécessité de produire autant sachant que nous n'avons pas besoin de consommer à ce point (la plupart des objets de consommations ont été créés dans les 50 dernières années) ; ce n'est pas écologique.

Cette société crée des inégalités de plus en plus indécentes :

Ainsi, les rapports de l’Organisation de développement et de coopération économiques (OCDE) et de l’Organisation internationale du travail (OIT) confirment le recul de la part revenant aux salariés dans la richesse produite depuis le début des années 1980. La baisse moyenne, dans les quinze pays de l’OCDE pour lesquels il existe des chiffres, a été de 10 points : la part des salaires est passée de 68 à 58 %, de 1976 à 2006. Pour sa part, l’OIT note que cette part a baissé dans 51 des 73 pays où des données sont disponibles : c’est en Amérique latine que le recul des salaires a été le plus fort (13 points), mais l’évolution a aussi été sensible en Asie et dans les pays avancés (9 points). L’OIT souligne que la tendance générale est celle d’une augmentation des salaires réels (une fois déduite l’inflation) inférieure à celle de la productivité.

Deuxième constat : dans les deux tiers des pays de l’OCDE, les inégalités de revenus ont augmenté. L’OIT donne des chiffres sur un nombre plus élevé de pays : dans la grande majorité des cas, les inégalités se sont accrues. C’est particulièrement vrai en Chine. Le Brésil reste le pays le plus inégalitaire du monde. Parmi les pays industrialisés, cette place revient aux États-Unis, suivis de près par la Corée et le Royaume-Uni. Dans la majorité des pays, les inégalités de salaires ont augmenté : les salaires les plus élevés ont échappé à l’austérité imposée à la masse des salariés. Dans les deux études, la France figure comme l’un des rares pays où les inégalités n’ont pas augmenté. Mais cela renvoie à la méthode utilisée, qui ne prend pas en compte l’évolution des revenus les plus élevés : en France, par exemple, entre 1998 et 2005, les revenus des 9/10e de la population ont augmenté en moyenne de 4,6 %, mais ceux des 5 % les plus riches de 11,3 % et du millième le plus riche de 32 %3. Et encore, il ne s’agit là que des revenus déclarés.

Troisième constat : l’explosion des revenus des cadres dirigeants. Aux États-Unis, selon l’OIT, un PDG gagnait, en 2007, 521 fois le salaire d’un employé moyen (369 fois, quatre ans plus tôt). Aux Pays-Bas, les PDG, s’estimant sans doute trop mal payés, se sont octroyé (inflation déduite) 30,7 % d’augmentation par an entre 2003 et 2007, alors que leurs salariés n’avaient droit qu’à 0,4 %. Grâce à cela, un PDG hollandais gagne désormais 102,7 fois le salaire moyen (53,1 fois en 2003). En France, si l’on en croit une enquête réalisée par Capital et parue le 30 octobre dernier, les 50 premiers patrons français ont reçu une rémunération moyenne, en 2007, de 383 000 euros par mois, soit 20% de plus qu’en 2006 et 310 fois le Smic mensuel pour un plein-temps. Ce revenu n’inclut pas les revenus tirés des actions de leur société. L’OIT souligne que le lien entre l’explosion des revenus des dirigeants et les performances d’entreprise reste à démontrer.

Quatrième constat : la fiscalité est devenue plus inégalitaire. L’OIT souligne ainsi que, dans la grande majorité des pays, l’impôt sur les sociétés a baissé, de même que la fiscalité pesant sur les plus hauts revenus. En revanche, les taxes sur les consommateurs, notamment la TVA, ont augmenté.

Face à tout cela, trouvez-vous décent de provoquer l'augmentation de la durée du travail sachant, je le répète, que si elle se fait sur la base du volontariat, les personnes les plus précaires travailleront par nécessité et non par volonté.

La liberté voudrait que nous puissions toutes et tous travailler aussi longtemps que nous le souhaitons. Malheureusement dans la société actuelle, cette liberté n'est qu'un leurre. A l'instar des caissières de la grande distribution qui sont contraintes au temps partiel (ce n'est pas leur choix, même si la loi leur octroie la liberté de travailler à temps complet), l'allongement de l'autorisation de travailler jusqu'à 70 ans deviendra rapidement une contrainte pour la population la plus précaire.

Cordialement

jlg47 a dit…

Merci, le plaisir d'écrire passe aussi pas l'espoir d'être lu.
Je suis plutôt d'accord avec votre argumentation car vos informations sont précises et juste.
Je ne suis cependant pas d'accord avec toute l'interprétation que vous en faite, et c'est là que l'échange est intéressant.

Il s'agit donc bien d'un débat de société : Sommes-nous obligés de travailler plus pour vivre décemment ?
R-
Le problème est plutôt comment équilibrer travail et temps libre :
-En 1900 il était normal de travailler 60 h par semaine et la retraite n'était qu'une hypothèse pour le peuple avec une espérance de vie inférieur à 50 ans
-En 1945 semaine de 40h travail dès 14 ans retraire à 65 ans et 4 semaines de congés. Il fallait donc travailler jusque 97920 heures pour prétendre à une juste retraite, et je passe sur les heures supplémentaires largement obligatoires et acceptées.
- aujourd'hui, semaine de 35h travail pas de travail avant 16 ans, droit à la retraite à partir de 60 ans et 5 semaines de congés et 41 ans de cotisation. Il suffit de travailler 67445 heures pour prétendre à une juste retraite.
Si ce n'est pas le progrès, il faut m'expliquer.
Le progrès est aussi de permettre à ceux qui ont longuement étudier de cumuler 41 ans de travail
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D'un point de vu strictement capitaliste, la société produit suffisamment de richesse pour subvenir aux besoins de l'ensemble de la population mondiale. Pour preuve, ces dernières semaines le montant des sommes investies dans le sauvetage de la finance mondiale couvrirait l'ensemble de la dette des pays du tiers monde et permettrait à l'ensemble de la population mondiale vivant en dessous du seuil de pauvreté d'avoir un revenu décent.
R-
Oui certes, mais une seule fois. Et l'an prochain? et pour les années à venir?
De plus, ce ne sont pas des dépenses mais des avances remboursable avec intérêt.
Ce qui relativise encore plus les montants annoncés est qu'il sont mis à disposition, et qu'à ce jour, il n'ont été que partiellement sollicités.
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Pour ma part, je m'interroge sur la nécessité de produire autant sachant que nous n'avons pas besoin de consommer à ce point (la plupart des objets de consommations ont été créés dans les 50 dernières années) ; ce n'est pas écologique.
R-
Plutôt d'accord avec vous, mais il faut creuser le sujet et mesurer ce qui se passe lorsque l'on bascule en 30 ans d'une société rurale à une société urbaine. (voir plus bas au sujet de la part du travail)
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Cette société crée des inégalités de plus en plus indécentes :

Ainsi, les rapports de l’Organisation de développement et de coopération économiques (OCDE) et de l’Organisation internationale du travail (OIT) confirment le recul de la part revenant aux salariés dans la richesse produite depuis le début des années 1980. La baisse moyenne, dans les quinze pays de l’OCDE pour lesquels il existe des chiffres, a été de 10 points : la part des salaires est passée de 68 à 58 %, de 1976 à 2006. Pour sa part, l’OIT note que cette part a baissé dans 51 des 73 pays où des données sont disponibles : c’est en Amérique latine que le recul des salaires a été le plus fort (13 points), mais l’évolution a aussi été sensible en Asie et dans les pays avancés (9 points). L’OIT souligne que la tendance générale est celle d’une augmentation des salaires réels (une fois déduite l’inflation) inférieure à celle de la productivité.
R-
Tout à fait d'accord, mais le différentiel ne tombe pourtant pas en totalité dans les poches des actionnaires.
Ancien du bâtiment, j'en ai vécu la mécanisation depuis les années 60.
La mécanisation a largement augmenté les charges des entreprises en contre-partie d'une baisse des charges salariales. Le bénéfice en est malgré tout une baisse des prix de reviens qui bénéficie au plus grand nombre :
(sans argumenter sur sa nécessité) combien de mois de salaire d'un ouvrier de Renault pour acheter une 4CV en 1955, et combien aujourd'hui pour une Clio de base (sans même parler d'une Logan qui ressemble techniquement plus à la 4CV qu'à la Clio)?
L'argument étaient vrai aussi pour le logement, mais là aussi la spéculation fausse la donne de manière inacceptable.
Depuis 25 ans, l'informatique à transformé de nombreux métier et en a fait disparaître (beaucoup de secrétaires on disparues avec en contre partie des ingénieurs qui ont dut se colleter tout le courrier. Le gain de productivité est plus que discutable).
Quel serait le prix du pain si l'agriculture ne s'était pas mécanisée au prix de la division par 10 du monde agricole? Et quelle population pourrait-on nourrir?
Une partie des emplois libéré sont reporté vers les usines nécessaire à la construction des machines agricole. Mais les autres? comment leur créer du revenu?
Alors évidement, il est possible de s'estimer dans un monde absurde qui fabrique des gadgets pour occuper une population libérée des servitudes rurales, ce que je partage pour partie.
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Deuxième constat : dans les deux tiers des pays de l’OCDE, les inégalités de revenus ont augmenté. L’OIT donne des chiffres sur un nombre plus élevé de pays : dans la grande majorité des cas, les inégalités se sont accrues. C’est particulièrement vrai en Chine. Le Brésil reste le pays le plus inégalitaire du monde. Parmi les pays industrialisés, cette place revient aux États-Unis, suivis de près par la Corée et le Royaume-Uni. Dans la majorité des pays, les inégalités de salaires ont augmenté : les salaires les plus élevés ont échappé à l’austérité imposée à la masse des salariés. Dans les deux études, la France figure comme l’un des rares pays où les inégalités n’ont pas augmenté. Mais cela renvoie à la méthode utilisée, qui ne prend pas en compte l’évolution des revenus les plus élevés : en France, par exemple, entre 1998 et 2005, les revenus des 9/10e de la population ont augmenté en moyenne de 4,6 %, mais ceux des 5 % les plus riches de 11,3 % et du millième le plus riche de 32 %3. Et encore, il ne s’agit là que des revenus déclarés.
R-
Encore totalement d'accord, MAIS (et ce n'est pas une ode à la richesse, tout excès nuit, même celui là) :
Les plus aisés payent en France beaucoup d'impôt (même seulement 50% de beaucoup, c'est encore beaucoup)
Les plus plus aisés dépensent beaucoup et contribuent à une certaine redistribution en créant directement (emploi domestiques, services, …) et indirectement de nombreux emplois qu'il ne serait pas possible de créer en répartissant au départ.
Les plus aisés investissent beaucoup dans des sociétés qui emploient beaucoup (même si le boursicotage est une vrai plaie pour les sociétés)
Prenez les revenus 5% des plus hauts revenus et répartissez les avec les 50% des plus bas revenus, vous serez très déçus de la part de chacun, et vos pourrez constater que la plus value est artificielle face aux emplois détruits.
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Troisième constat : l’explosion des revenus des cadres dirigeants. Aux États-Unis, selon l’OIT, un PDG gagnait, en 2007, 521 fois le salaire d’un employé moyen (369 fois, quatre ans plus tôt). Aux Pays-Bas, les PDG, s’estimant sans doute trop mal payés, se sont octroyé (inflation déduite) 30,7 % d’augmentation par an entre 2003 et 2007, alors que leurs salariés n’avaient droit qu’à 0,4 %. Grâce à cela, un PDG hollandais gagne désormais 102,7 fois le salaire moyen (53,1 fois en 2003). En France, si l’on en croit une enquête réalisée par Capital et parue le 30 octobre dernier, les 50 premiers patrons français ont reçu une rémunération moyenne, en 2007, de 383 000 euros par mois, soit 20% de plus qu’en 2006 et 310 fois le Smic mensuel pour un plein-temps. Ce revenu n’inclut pas les revenus tirés des actions de leur société. L’OIT souligne que le lien entre l’explosion des revenus des dirigeants et les performances d’entreprise reste à démontrer.
R-
Comme en toute chose, l'excès nuit, et l'absence de régulation plus encore. C'est ce qui a créer la crise actuelle. Jusqu'il y a 20 ans, le libéralisme était sous contrôle (loi antitrust efficace et utilsée, …), depuis, c'est l'anarchie, et c'est totalement condamnable
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Quatrième constat : la fiscalité est devenue plus inégalitaire. L’OIT souligne ainsi que, dans la grande majorité des pays, l’impôt sur les sociétés a baissé, de même que la fiscalité pesant sur les plus hauts revenus. En revanche, les taxes sur les consommateurs, notamment la TVA, ont augmenté.
R-
C'est encore vrai, au point que, contre toute attente, le fameux bouclier fiscale a bénéficié à des chômeurs et des RMIstes dont les impôts locaux dépassaient les 50% de leurs revenus, sans même tenir compte de la TVA.
À propos de TVA, ne pas oublier que l'essentiel de l'alimentation et en TVA réduite (5,5%), ce qui relativise certaines argumentations.
À mon sens, l'impôts sur les sociétés est encore plus injuste que la TVA car il impact directement les prix de manière encore plus opaque. Vive l'impôt direct et progressif au premier euro.
Les société les plus inégalitaires sont celles qui ont supprimer l'impôt directe (par pure démagogie en général, en se payant sur la TVA). Nous n'en sommes pas loin avec plus de la moitié des français exonéré de l'IRPP (mais pas des impôts locaux).
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Face à tout cela, trouvez-vous décent de provoquer l'augmentation de la durée du travail sachant, je le répète, que si elle se fait sur la base du volontariat, les personnes les plus précaires travailleront par nécessité et non par volonté.

La liberté voudrait que nous puissions toutes et tous travailler aussi longtemps que nous le souhaitons. Malheureusement dans la société actuelle, cette liberté n'est qu'un leurre. A l'instar des caissières de la grande distribution qui sont contraintes au temps partiel (ce n'est pas leur choix, même si la loi leur octroie la liberté de travailler à temps complet), l'allongement de l'autorisation de travailler jusqu'à 70 ans deviendra rapidement une contrainte pour la population la plus précaire.
R-
Je maintiens que ce n'est pas un allongement du temps de travail, mais de la période durant laquelle un employeur ne peu vous imposer de partir en retraite, ce qui est une nuance de taille lorsque l'on défend mes libertés individuelles.
D'ailleurs, vous pouvez choisir de travailler ou de ne pas travailler. votre seul revenu dépendra ce votre décision.
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Cordialement

JL Guyot