mardi 22 mars 2011

Civisme

Une nouvelle fois, il est démontré que le score de l’extrême droite est directement proportionnel à l'abstention. Cette fois-ci, c'est la droite démocratique qui en souffre, en 2002, ce fut la gauche démocratique.
Ceci démontre deux choses :
La première plutôt rassurante est de constater que l'électorat d'extrême est constant et qu'il aurait « fait le plein » au premier tour. Un « sursaut républicain » pourrait donc facilement le contrer, tel en 2002.
La seconde plus désagréable est de constater que le civisme est dans les extrêmes et que les démocrates leur laissent le champ libre.
Comment dans ces conditions pérorer sur ou contre l'extrême droite ! Ne devons-nous pas plutôt nous interroger sur notre capacité à maintenir un niveau de civisme minimum auprès de nos concitoyens ?
Le cas des actuelles élections cantonales partielles est exceptionnel : elles sont pour une fois dissociées d'autres élections, ce qui limite l'engagement des partis, et elles sont à 3 ans d'une réorganisation des structures territoriales, ce qui peut en amoindrir la portée pour l'électeur mal informé (et il est évident que l'information est présentement plutôt maigre). Enfin, le nombre de sortants qui se représentent peu très bien lasser l'électeur qui a légitimement l'impression que le principal objectif des candidats est de durer.

Il est possible d'imaginer des moyens pour redonner envie de voter, pour réinjecter un peu de civisme dans la vie politique.
En premier lieu, il est indispensable de limiter et le nombre et la durée des mandats. Avec un maximum de 2 mandats dans une fonction (et Notre Président a donné l'exemple), l'objectif du candidat sera beaucoup moins d'être réélu (et donc de brosser l'électeur dans le bon sens) que de bien servir la collectivité et l'intérêt général. De plus cette limitation rend plus difficile les risques de prévarication de corruption ou d'abus de biens.
En second lieu, il faut regrouper toutes les élections en une seule opération. C'est le seul moyen d'obtenir une mobilisation maximale des organisations politiques. Et que l'on ne fasse pas l'injure aux citoyens de les considérer incapables de maîtriser une telle situation. Choisir le même jour Le Président, les députés nationaux (quoi que l'on pense de leur utilité dans une Europe politique) et européens, les élus territoriaux et municipaux, est tout à fait possible, comme cela ce fait dans nombre de pays.
Il faut enfin moderniser le système de vote et cesser de fantasmer sur les risques d'irrégularités. Le vote électronique par internet devrait être la règle, et pour ceux qui ne sont pas équipés, les bureaux de vote peuvent apporter les moyens nécessaires. Chaque citoyen dispose d'un code unique par l'INSEE (le n° de sécu) et il est possible d'en sécuriser l'usage (code complémentaire transmis par poste, limitation du nombre de votes depuis une même adresse IP, …).

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Le problème du vote électronique n'est pas la sécurité mais la perte de transparence.

Tout est dit dans le mot "scrutin", synonyme d'élection : "scrutin" vient du latin scrutinium, action de fouiller, qui a donné aussi les mots "scruter" (dont les synonymes sont regarder, examiner, inspecter, observer) et "scrutateurs".

L'indispensable transparence s'entend dans le monde réel (et non dans le monde virtuel). C'est la garantie que les scrutateurs pourront s'assurer directement (sans intermédiaire) que les élections se déroulent bien.
La transparence permet aux électeurs d'avoir confiance dans le système électoral, c'est la confiance des électeurs dans le système électoral qui garantit la légitimité des élus.

Sans transparence la confiance se fragilise. Les conséquences apparaissent en cas de contestation des résultats : les électeurs doutent du résultat car ils n'ont pas pu contrôler le bon déroulement des élections, les élus sont contestés dans leur légitimité et ne peuvent gouverner sereinement.

Avec un vote par internet il n'y a aucune transparence directe possible pour le moment, et donc aucune possibilité de détecter la plupart des dysfonctionnements.

L'ASTI, fédération de 30 associations professionnelles et scientifiques d'informaticiens (plus de 5000 membres dont de nombreux chercheurs) a d'ailleurs été très claire sur le sujet :
« l'ASTI recommande que [...] pouvoirs publics, partis politiques et société civile ne recourent en aucune manière au vote électronique anonyme »

Pour agir
http://www.ordinateurs-de-vote.org/Comment-agir.html

jlg47 a dit…

l'ASTI recommande que [...] pouvoirs publics, partis politiques et société civile ne recourent en aucune manière au vote électronique anonyme
Avec un № INSEE plus un № de code unique pour les élections; plus l'adresse IP, le vote n'est absolument pas anomyme.
De plus certain pays y recourent sans que cela semble poser problème.
Il est assez facile de voir qu'il et possible de tricher avec le système actuel de papiers, et de se tromper volontairement ou non dans les décomptes, de perdre des bulletins, …
L'électroniques est beaucoup plus fiable de l'on veux bien le dire et infalcibiable par les circuits sécurisés.

Amicalement..

Anonyme a dit…

L'anonymat n'est pas une option dans le cas d'une élection libre et démocratique. C'est une obligation.
Comme vous le soulignez, ce n'est PAS possible dans le cas d'un vote par internet.

jlg47 a dit…

Pour voter il faut s'identifier. En se sens, il n'y a pas anonymat. Et c'est, me semble-til le sens de la phrase que j'ai relevé "ne recourent en aucune manière au vote électronique anonyme". Il est indispensable de savoir qui vote.

Par contre l'expression est anonyme et il ne doit pas être possible de connaître votre choix. L'informatique est parfaitement capable de réponde à cette obligation par le système de clé publique qui empêche de remonter à la source.

(sauf décryptage complexe, mais il est aussi possible de retrouver votre trace génétique sur un bulletin papier, ce qui est tout aussi complexe)