mercredi 6 octobre 2010

Comme disait Jean de La Fontaine

Selon que vous serez puissant ou misérable, vous serez jugés blanc ou noir.
Le jugement étant frappé d'appel, il semble possible de le commenter, et La Presse n'y a pas manqué. Ainsi donc le trader vedette de la SG est condamné à lui rembourser la totalité des pertes dont il est sensé être responsable. Du seul fait que l’essentiel des pertes soient le résultat des interventions intempestives des cadres de la société après avoir écarté le fautif, il est étrange qu'il soit le seul à qui l'on présente la note. Combien parmi ceux qui ont été virés ou mis au placard pouvaient être au moins passivement complices de cette magouille, au seul motif de se partager la prime?
Ensuite, la règle de la justice française « juger en droit, condamner en équité » semble ici largement bafouée.
En droit, il aurait été nécessaire de faire comparaître tout le staff et les collègues de l'unique accusé, pour incompétence, complicité passive ou active. Charge à la justice de faire le tri, voir d’exonérer.
En équité, la somme étant irrécouvrable auprès d'un simple salariés, il est irréaliste de prétendre lui réclamer, au surplus, il est probable que le risque soit assuré, ce dont personne ne parle. Même mille fois moins lui interdit définitivement toute velléité de capitalisation. Et en tout état de cause, la banque n'en sera jamais indemnisée.
Il semble bien, que tel la célèbre fable, ce soit le lampiste qui trinque.

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