samedi 10 janvier 2009

À qui profite le buzz?

La presse regorge de gros titres, et parfois de longs développements et témoignages de citoyens indignés.
Deux exemples :
- Suicide en prison. Gros scandale. Après analyse, il y a proportionnellement moins de suicide en prison qu'en dehors.
- Morts dans les hôpitaux. Il y a même des associations qui se constituent pour rameuter l'opinion au moindre décès. Hors les hôpitaux sont par excellence les lieux où l'on recueille les malades les plus mal en point. Quoi de plus normal que certains ne survivent pas!
Certes chaque décès est un drame pour les familles. Mais faut-il chaque fois trouver un coupable? Sommes-nous au Moyen-Âge ou il faut à tout prix exorciser le Mal en exécutant Le responsable?
Ceci ne veut pas dire que tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes, mais cette amplification médiatique est plus que douteuse quant aux intensions. Elle nuit au personnel de ces établissements qui n'en demande pas tant. Elle nuit aux institutions chargées de les faire fonctionner. Mais elle semble profiter à tous ceux qui auraient avantage à affaiblir un pouvoir qui doit faire avec ce que d'autres ont refusé de faire quant ils étaient aux affaires. Aucuns travaux d'amélioration ni reconstruction des prisons dans les années 80, numerus clausus de formation des personnels médicaux divisé par 2 durant la même période. Toutes choses qu'il faudra encore des années à réparer.
Il est trop facile aujourd'hui de pointer les carences et de feindre l'anmésie.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

"Il y a proportionnellement moins de suicide en prison qu'en dehors"

Juste asséner une contre-vérité ne suffit pas. Encore faut-il pouvoir la justifier. Vous en seriez bien incapable et pour cause :

Le taux de suicide en France est de 2.13 pour 10 000. En prison, il passe à 18 pour 10 000. Moins de suicides en proportion ? en proportion de quoi ? On se suicide 9 fois plus en prison ... et la France se gargarise de l'abolition de la peine de mort. Pathétique.

jlg47 a dit…

Voue avez raison, j'ai formellement tort.
Mais votre argument tout aussi faux pour deux raisons :
- L'étude ci dessous donne un taux de 6% de plus que dans le "monde libre", ce qui est loin de vos +16 %
- Il faut tenir compte des personnalité des détenus.
Les études montrent que les détenus sont mieux suivi que les mêmes populations (prédélinquant, ex détenus, …) suivie en milieu libre et se suicident moins. Les "gens normaux" ne se suicident pas.

Stigmatiser les établissements pénitentiaires est oublier que les détenus le sont généralement de leur fait, ce qui confirme leur instabilité sociale. Les prendre en charge est nécessaire mais ne garanti pas le résultat.

http://psydoc-fr.broca.inserm.fr/conf&rm/Conf/confsuicide/baronlaforet.html
Repérage du suicide en prison et éléments contextuels
Dr Sophie Baron-Laforet
Praticien hospitalier, C.H. L-J GREGORY, THUIR

La "sursuicidité" en milieu carcéral est de 6,4. Notons cependant que chaque mort en prison fait l'objet d'une déclaration et d'une enquête. Le relevé est donc beaucoup plus fiable qu'en milieu libre. D'autre part la sursuicidité en milieu carcéral n'est pas corrélée à la courbe des taux en milieu libre.

Anonyme a dit…

Vous voudrez bien excuser le ton virulent que j'ai employé dans mon commentaire précédent. Mon sang n'a fait qu'un tour.

Il y a une erreur d'interprétation de mes chiffres ainsi que ceux de l'étude à laquelle vous faites référence.

En effet, il n'est nullement question de pourcentage. Il s'agit des rapports de 2.13 décès par suicide pour 10 000 "habitants" dans la population libre et de 18 décès pour 10 000 prisonniers.
Également, l'auteur de l'étude parle d'un multiple de 6.4 et non de 6.4%. Ces résultats, issus de données datant de 1996, corroborent ceux que j'avance.

En 1996, il y avait un taux de suicide en prison 6.4 fois supérieur au taux national.
En 2008, ce multiple est bien de 8.5.

Vous renouvelant mes excuses et espérant que vous n'en n'ayez pris ombrage.