samedi 5 janvier 2008

Grenelle de l'insertion

L'idée est probablement basique, mais je suis surpris que personne n'en fasse actuellement mention :
L'insertion me semble relever pour partie d'une question d'urbanismes.
Explications :
• Sans angélisme ni nostalgie, l'histoire montre que les cités dites harmonieuses intégraient toutes les classes sociales dans un environnement réduit. Ceci n'efface pas les classes sociales mais les obliger à coexister et donc à se respecter et à prendre en compte leurs besoins respectifs. Exemple parmi d'autres : Les habitations des villes jusqu'au 18e siècle intégraient souvent toutes les classes sociales tant par obligation (le personnel de maison) que par efficacité. (commerce à RdC, étage "bourgeois", étage du personnel, étage de rendement, étage artisanal, …)
• Les problèmes actuels de logements concernent principalement des personnes qui souhaitent ardemment résider à proximité de leur lieu de travail. Faute d'habitat en nombre et à des coûts satisfaisants, ces personnes sont prêts à accepter des lieux plus ou moins insalubres pour éviter des coûts de transports parfois inadaptés à leurs niveaux de revenus.
• À chaque fois que les différentes classes sociales se sont cloisonnées dans des lieux distincts, il en est ressorti des réactions de rejets sectaires de chaque groupe envers les autres.
• Nous devons accepter de reconnaître l'erreur historique de la reconstruction (années 50 à 70) qui a consisté à vouloir systématiquement créer des territoires différenciés pour :
- Habiter, (pire créer des zone d'habitation bon marché isolées de tout)
- Commercer (avec trop souvent l'obligation de la voiture pour s'y rendre),
- Travailler (avec trop rarement des transports collectifs associés).
Ceci nous a conduit à la situation actuelle de zone d'habitation vide d'activité à des distances prohibitives des zones d'activité. Nous le payons très cher aujourd'hui en déplacements longs et coûteux, en isolement géographique de populations regroupées par catégorie de ressources, voir par origine historique.
L'absurdité de la situation est démontrée actuellement avec le développement des services aux personnes. En région parisienne, le réservoir d'emploi est globalement à l'Est et au Nord et les clients à lOuest. Pourquoi le personnel de maison ne pourrait-il pas résider a proximité de son lieu de travail? Parce que dans les "beaux quartier", même les combles sont loués à prix d'usure!

Ceci me conduit à suggérer plusieurs propositions :
• Imposer une mixité sociale et travail/logement/commerce au niveau même des quartiers, mieux des immeubles. (Monsieur Le Corbusier avait assez bien compris la problématique, même s'il est encore décrié).
• Il me semble nécessaire d'imposer que les futures constructions ou réhabilitations intègrent dans la même unité :
- Des habitations
- Du commerce (de préférence de proximité)
- Des activités tertiaires et de l'artisanat (dans le respect des contraintes environnementales).
Ceci permet de redonner aux villes leur équilibre social.
Ceci passe par une modification des règles et "traditions" d'urbanisme.
• Ne pas limiter la notion d'habitat social aux seules constructions gérées par des organismes HLM et assimilés. De nombreux bailleurs privés (sociétés & particuliers) assurent aussi cette en louant à des coûts acceptables des habitations individuelles ou collectives. Certaines "banlieues pavillonnaire" sont des zones d'habitat modeste acquise par des populations laborieuses ou le coût de l'habitat est encore modéré, et pourtant, les communes sont considérées hors des quotas d'habitat social!

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