C’est le nouveau sujet de discorde. Mais pour y remédier, il est urgent d’en prendre la mesure.
1– pénibilité :
La pénibilité n’est pas une question de statut, mais de métier. Conduire un bus ou enseigner (par exemples) est le même problème que l’on soit fonctionnaire ou pas, encore faut-il avoir les mêmes conditions de travail, ce qui n’est pas prouvé.
Et ceci est sans compter qu’il n’est pas obligatoire d’effectuer le même métier toute sa vie. Cela risque même de devenir l’exception. Reste à faciliter les changements par la formation tout au long de la vie.
2– équité :
Quant au calcul des retraites l’argument des primes non prises en compte dans le calcul des pensions est fallacieux, très peu en bénéficient dans la territoriale, et il suffit de les intégrer pour rétablir l’équité.
Surtout, ce problème ne concerne pas l’équilibre des caisses de retraite, car les pensions du secteur public sont dans le budget annuel de l’État. C’est donc à long terme une question de finances publiques.
Par ailleurs, il est de moins en moins rare de travailler alternativement dans les deux secteurs. Pour le coup, la différence de calcul est souvent préjudiciable au retraité que se trouvent pénaliser des deux côté faute d’une durée suffisante de cotisation.
3– durée :
En 1945, l’âge de la retraite à 65 ans correspondait avec celui de l’espérance de vie. En appliquant la règle 1/3 de travail en plus, 1/3 pour la retraite, 1/3 de gain de productivité, et, sur la base d’une espérance de vie voisine de 80 ans, il faudrait porter logiquement l’âge de la retraite vers 70 ans. D’autres pays osent le dire, pourquoi pas nous? En façonnant les futures retraites de 5 ans en 5 ans, nous nous voilons la face !
4– cotisation et solidarité :
Ceux qui sont partis en retraite à 65 ans avant 1982 ont très souvent travaillé, donc cotisé plus de 50 ans alors que la retraite pleine leur était promise avec 37, 5 années de cotisation. 12,5 ans de cotisations solidaires, ce qui semblait normal à l’époque outre la certitude que près de la moitié n’en profiterait même pas, ou très peu. Il semble que le mot solidarité soit aujourd’hui devenu péjoratif.
Il est, curieusement, intéressant de constater que l’espérance de vie en bonne santé semble diminuer en même temps que l’on raccourcit le temps de travail tout au long de la vie. Le travail serait-il bénéfique à la santé ?
5– Un calcul qui interroge :
> Retraité en 1980 : travail à 14 ans, retraite à 65 ans, 40 heures par semaine, 4 semaines de congés payés = 97 920 heures de travail.
> Retraité en 2013 : travail à 16 ans, retraite à 60 ans, 35 heures par semaine, 5 semaines de congés payés = 72 380 heures de travail. Une réduction du temps de travail de 26% ! Difficile de parler de cadence infernale !
22 540 heures de moins pour financer une retraite d’autant plus couteuse que le départ est précoce et l’espérance de vie allongée, quel que soit le mode choisi, répartition ou capitalisation, c’est obligatoirement une lourde charge supplémentaire pour financer la retraite.
> Pour ceux qui prônent la retraite sur la durée de cotisation, il faut au minimum porter la durée de cotisation à 44 ans pour seulement maintenir la situation actuelle.
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