jeudi 24 juillet 2008

Construire l'Europe

Nous sommes en grande difficulté pour construire l'Europe car nous avons trop tardé pour en réformer le fonctionnement.
L'unanimité est déjà difficile, mais possible et souhaitable à six. À 27, s'est mission impossible.
Le système d'évolution est par lui-même autobloquant. En effet, pour réformer le mode de fonctionnement, il faut obtenir un accord de chacun des pays, quel que soit le processus de l'accord. Le rejet Irlandais en est la démonstration.
Pourrait-on imaginer que les élections présidentielles, en France, soient invalidées parce qu'une région n'a pas donné la majorité à tel qui l'obtient au plan national?
Le fonctionnement actuel de l'Europe est le plus antidémocratique qui soit car il ne peut tenir compte que des positions minoritaires bloquantes.

6 commentaires:

Didier a dit…

Bonjour

Je ne vous rejoindrais, dans votre billet que sur un point : "le fonctionnement de l'Europe est le plus antidémocratique qui soit". En effet, que dire d'une Europe qui se construit au détriment des peuples. Que dire d'une Europe qui, alors qu'une réforme constitutionnelle a été rejetée en 2005, réintroduit la même réforme, à quelques virgules près, trois ans plus tard et cette fois sans demander l'avis du peuple. Cette Europe, la grande majorité de ses habitants n'en veux pas ! Beaucoup rêve d'une Europe faite de justice sociale, une Europe qui placerait les femmes et les hommes qui la compose au centre de ses préoccupations. Une Europe où toutes et tous auraient les mêmes droits (tout comme les mêmes devoirs).
Or, l'Europe qui est entrain de se construire n'est qu'une vaste machine qui a pour objectif d'enrichir encore plus les capitalistes, même si cela doit se faire au détriment des couches sociales les plus fragiles.
Cette Europe qui ferme ses frontières aux hommes et aux femmes, qui autorise l'enfermement jusqu'à 18 mois au motif d'être "sans papier", qui autorise l'expulsion de mineurs dans un pays même si ce pays n'est pas celui d'origine du mineur, qui autorise l'enfermement des mêmes mineurs (toujours en raison d'absence de papier), qui ouvre grand les portes aux investissements des fonds de pensions étatsuniens sachant pertinemment que ce même fond de pension liquidera des emplois pour faire augmenter la valeur boursière de l'entreprise, et pour encore plein d'autres raisons, de cette Europe nous sommes une majorité de Français et d'Européens à ne pas en vouloir. Aussi, il ne faut pas s'étonner que lorsque les peuples sont consultés, ils disent NON.
Je ne suis pas anti-européen, je suis, comme je l'ai dit plus haut, pour une Europe sociale, une Europe sans frontière où chaque citoyen du monde pourra trouver refuge.

Didier a dit…

NB à mon précédent commentaire :

Je vous revoie à un article de mon blog :
http://didier-z.blogspot.com/2008/06/sarko-et-leurope.html

A cette époque, il arrivait encore à Sarko de dire des choses justes.
Entre temps il a trahi sa parole !!!

jlg47 a dit…

Evidement bien sur.
Et c'est pour sortir de cette Europe des lobby et des minorités qu'il faut d'urgence mettre en place un processus démocratique, donc à prise de décision majoritaire et non plus unanime.
La France + les Pays-Bas + l'Irlande ne font qu'une minorité en Europe. Ne pas le reconnaitre est hypocrite.
MAJORITAIREMENT les citoyens européens (quelque soit le mode de validation) ont approuvés et le projet de traité constitutionnel, et comme la mise à jour qui a suivi.
Ne pas accepter le processus majoritaire, c'est refuser une Europe démocratique et s'arroger le droit de nuire à tous au non de son intérêt personnel.
Je ne suis pas d'accord sur tous des points du traité, mais sur le fondamental : le processus majoritaire. Refuser ce processus démocratique est, à mon avis, jeter le bébé avec l'eau du bain, ne pas voir l'essentiel et s'agripper bêtement aux détails.
Cet aspect acquis, il sera temps de revoir les contenus et d'avancer vers l'Europe humaniste dont nous rêvons tous.
Procédons par étape, le grand soir est une utopie.

jlg47 a dit…

Évidement, il ne faut cependant pas se méprendre: Considérer le fait majoritaire oblige aussi à entendre les minorités.
Entendre ne signifie pas donner systématiquement t raison, mais prendre ne compte et soupeser l'intérêt humaniste de la demande face à la demande majoritaire.
Mais la situation actuelle conduit à ne prendre en compte que l'avis des minorités contre la majorité puisqu'elles ont le pouvoir de bloquer.

Didier a dit…

C'est pour ça qu'il faut un traité constitutionnel qui prenne réellement en compte une approche sociale des citoyens qui composent cette Europe, et qui laisse de coté l'aspect économico-capitaliste.

Je reconnais qu'il n'est pas aisé de trouver un mode de fonctionnement démocratique qui soit totalement satisfaisant à 27. Pour autant, pour qu'il y ait réellement des décisions démocratiques, il faut que ce soit les citoyens qui votent pour les points les plus importants.

Un texte de l'importance du traité de Lisbonne ou du traité constitutionnel de 2005 aurait dû être soumis à référendum dans chaque pays membre (pas seulement en Irlande). Ensuite, si l'un des pays membres se retrouve en minorité, là il est possible de ne pas tenir compte du vote de ce pays. Qu'on utilise la voix parlementaire pour les textes de fonctionnement courant : OK. Mais de grâce, ne me dite pas qu'un texte comme celui de Lisbonne doit être soustrait de l'avis des peuples !

Un traité constitutionnel pour l'Europe, devrait être proche de celui qui a été introduit en France, le 24 juin 1793. Je vous laisse l'adresse web pour que vous y jetiez un œil. Je vous invite notamment à lire l'article 35 de la déclaration des droits de l'Homme et du citoyen ; par rapport au traitement des étrangers, je vous invite à lire l'article 4 de l'acte constitutionnel.

Je suis persuadé qu'un traité constitutionnel similaire (bien sur adapté à la situation européenne) serait largement approuvé par la majorité des Européens, s'il était soumis à référendum.

http://www.conseil-constitutionnel.fr/textes/constitution/c1793.htm

jlg47 a dit…

Je pense que nous déplaçons le sujet.
L'appellation exacte de la Communauté Européenne est COMMUNAUTÉ ÉCONOMIQUE EUROPÉENNE. Depuis 1956 (une paille!) l'organisation de l'Europe est ÉCONOMIQUE. AUCUN pays n'accepte encore aujourd'hui de céder la moindre parcelle de vrai pouvoir politique, excepté pour la monnaie (voir les polémiques sur les banques centrales, sur la mise en commun de la défense, …). Hors seule une unité politique européenne peu dépasser le problème.

Quant à la déclaration des droits de l'homme de 1793, je vous renvois au contexte de l'époque ou l'esclavagisme était considéré comme normale (y compris par les constituants, il n'a été définitivement aboli en France qu'un siècles plus tard), ou les femmes n'avaient aucun droits civiques (1946) et ou les enfants n'avaient d'existence reconnue qu'à partir du moment ou ils travaillaient. … . Ça laisse rêveur.

Ne pas oublier aussi que la politique migratoire d'un territoire n'est pas d'ouvrir les portes sans distinction, mais de l'organiser de sorte de compenser les besoins sans démunir les pays d'émigration. un vaste programme qui laisse peu de place à l'anarchie du laisser faire .

Alors, au delà des idées généreuses, il faut aussi les actes. Et là, nous en avons, quoi qu'on en dise avec des niveaux de vies exceptionnels (seuil de pauvreté en France à plus de 25€jour, soit un revenu moyen des français de 75€jour) dans tous les pays ayant intégré la CE depuis plus de 10ans. Le reste n'est pas péripétie, mais mérite parfois d'être relativisé.