Pierre Poujade n'est pas mort.
Et pourtant qui s'en souvient?
Les syndicats de taxis viennent de le ressusciter!
Alors que 6 500 personnes dûment formées et diplômées attendent de la corporation de simple droit de travailler, les taxis en sont encore à vendre ce droit des valeurs insensées (jusque 320 fois le SMIC mensuel!), et encore, à condition de remplacer un partant.
Le simple montant de ces licences montre la rareté et la profitabilité de cette profession.
Suite à cette simple constatation et à la proposition de la commission "Attali" de relâcher un peu cet étau, 46 000 individus ont décidé de bloquer les villes au nom de leur liberté. Et bien sûr de se défendre : la difficulté de trouver un taxi ne serait pas le fait de la rareté mais de leur impossibilité à se déplacer malgré les couloirs réservés. Il nous faudrait donc aussi leur céder tout le pavé pour qu'ils soient efficaces (et pourquoi pas les libérer aussi des limitations de vitesse!).
À ma connaissance, les propositions de la commission "Attali" ne sont même pas encore des esquisses de projet de révision de la réglementation de la profession, et les portes sont grandes ouvertes pour toutes formes de discutions et de négociations.
Nous revoici donc face au même pouvoir de nuisance que celui qui a imposé une réglementation des arrêts de travail dans les transports publics. Avant même de demander à discuter, on dresse des barricades.
Quelles formes de manifestation vont devoir trouver les autres professions faisant l'objet de réflexions pour croire obtenir ce droit de négocier qui ne leur a même pas encore été refusé?
Et dire que certains accusent le gouvernement de ne rien faire! Au moindre propos, le corporatisme et l'individualisme ressurgissent et imposent report, table ronde et discussions sur le sexe des anges.
Dans le même temps, la presse ne s'intéresse qu'à la vie privée de notre Président!
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